Liste de mots||Texte lu||Conversation guidée || Conversation libre

E: Bon, euh, d'accord alors je vais commencer euh,
E: d'une façon assez, formelle, par vous demander votre nom.
JR: Npers.
E: Et, vous êtes euh, née en quelle année?
JR: Mille neuf cent soixante dix sept.
E: A quel endroit?
JR: Rivière-du-Loup.
E: C'est où?
JR: C'est euh, dans l'Est du Québec. Sur la (rive sud).
E: Et vous avez passé votre enfance à quel endroit?
JR: Euh, à Rivière-du-Loup.
E: Tout euh, votre euh, parcours scolaire.
JR: Oui, jusqu'à l'université où je suis venue à Québec euh,
JR: étudier pour mon baccalauréat et ma maîtrise.
E: Et dans votre parcours scolaire qu'est-ce que vous avez fait est-ce que vous pouvez me parler un petit peu de votre euh,
E: vot/vos études primaires, secondaires où, vous étiez euh, comment c'était?
JR: Euh, bon ben pour mes études primaires j'étais euh,
JR: à Rivière-du-Loup tout près de chez moi, dans l'école du quartier euh, c'était une école publique.
JR: Euh, j'ai donc passé euh, les s/ six ans là-bas plus la maternelle avant, quand j'avais cinq ans,
JR: à la même école, école Joly,
JR: à Rivière-du-Loup.
JR: Ensuite je suis allée à l'école Notre-Dame, l'école secondaire Notre-Dame, qui est une école privée, toujours à Rivière-du-Loup.
JR: Euh, j'ai passé cinq ans là-bas.
JR: Euh, c'était bien agréable, on était peu de gens euh.
JR: Puis euh, ben j'avais beaucoup d'amis là-bas.
JR: Ensuite je suis allée faire mon cégep.
JR: Euh, toujours à Rivière-du-Loup.
JR: En, sciences de la nature.
JR: Euh, puis bon euh, c'est deux ans le cégep, c'est quand même deux ans et c'est euh,
JR: relax (rires).
JR: Même si c'était en sciences, c'était relativement facile.
JR: Puis euh,
JR: ensuite euh, je me suis assagie, je suis venue étudier à l'Université euh, Laval en linguistique.
JR: Faire mon baccalauréat, et euh, ben un an de maîtrise jusqu'ici.
JR: J'entame ma deuxième année.
JR: Et.
E/ Et l'avenir c'est quoi?
JR: Je sais pas encore,
JR: pour l'instant il faut que choisisse-t-un su/ euh, je choisisse un sujet de doctorat.
JR: Chose qui n'est pas encore faite (rire).
JR: Mais euh, ça va probablement être en phonétique,\
JR: probablement en Europe.
JR: Euh, mais bon, je me donne euh, jusqu'au trente avril pour terminer mes euh, mes, pour terminer mon mémoire.
JR: Ensuite euh,
JR: ben je dois avoir décidé d'ici le prochain mois donc euh, je verrai après.
E: (hésitant) Et, vous, vos parents ils venaient d'où, ils venaient du même endroit que euh, que vous?
JR: Euh, mais parents venaient de euh, chacun un petit village euh.
JR: Oui euh, relativement près de Rivière-du-Loup, ma mère venait de Saint-Paul-la-Croix, qui est un village agricole.
JR: Euh, elle a habité là jusqu'à seize ans et ensuite elle est allée euh, à Rivière-du-Loup, travailler.
JR: Euh, mon père, est parti de Saint-Epiphane un autre euh, village près de Rivière-du-Loup pour venir étudier à Saint Annede Beaupré.
JR: Euh, qui est tout près d'ici.
JR: Euh, ensuite j'ai fait à peu près le tour du Québec pour revenir à Rivière-du-Loup,
JR: puis euh, ils ont acheté euh, ben ils se rencontrés et ils ont acheté un restaurant.
JR: (Puis) ils en sont encore propriétaires présentement.
E: Et ils s'occupent du restaurant actuellement
E: Et vous y travaillez au restaurant?
JR: travaillais quand j'étais jeune oui, la vocation de nos parents c'est souvent la nôtre euh, par défaut. (rire)
E: Et vous ne voulez pas euh, devenir restauratrice?
JR: Non, pas du tout.
E: Pourquoi pas?
JR: Euh,
JR: Ben, j'ai trouvé ça intéressant comme expérience parce que euh.
JR: Ben justement j'ai pu toucher à tout euh, tant euh au service de table la vaisselle l'administration euh, à peu près tout.
JR: Euh, sauf que bon, c'est quelque chose qui est derrière moi,
JR: puis euh,
JR: ben je vois que c'est difficile, c'est compliqué c'est pas, la qualité de vie est pas euh, vraiment bonne euh,
JR: Il faut travailler douze heures par jour, pendant les périodes touristiques, puis.
JR: L'hiver ça va moins bien, il y a moins d/, il y a moins,
JR: il y a moins ben, moins de travail il y a moins de clients c'est moins l/,
JR: c'est moins intéressant, puis en plus euh,
JR: il fait froid tout ça donc on devrait peut-être mieux prendre nos vacances l'été que l'hiver,
JR: sauf que, quand on travaille dans le tourisme c'est le contraire.
JR: Il y a des choses comme ça puis bon à Rivière-du-Loup c'est un, c'est une toute petite ville qui se dépeuple,
JR: tous les gens qui ont un diplôme euh, partent de Rivière-du-Loup. Euh,
JR: parce que il y a pas vraiment de travail euh, intéressant pour les gens diplômés.
JR: C'est tout petit.
JR: Puis euh, puisque les gens partent,
JR: euh, ben il y a moins de clients dans les restaurants euh, autres que fast-foods.
JR: Puis euh. (rire) Disons que c'est, c'est la fin.
JR: Donc, ça m'intéresserait pas de le reprendre non.
E: Vos parents sont découragés?
JR: Non, non, non,
JR: pour eux ça va bien, mais ils savent que euh.
JR: Ils vont le vendre puis ils vont laisser le euh, ils vont laisser les problèmes aux, aux successeurs. (rire)
JR: Ils veulent pas que ce soit nous bien sûr. (rire)
JR: Mais euh.
JR: Ouais autrement non euh, la non la restauration j'ai trouvé que c'était un, domaine intéressant, mais pas pour en faire euh, une carrière.
JR: Je préfère la recherche.
E: Vous avez des frères, et des soeurs?
JR: J'ai, deux frères, deux petits frères, euh, il y en a un qui a vingt et un ans.
JR: Euh, il est étudiant en kynésiologie.
JR: Puis euh, un autre petit frère qui a quatorze ans, lui alors il est seulement au secondaire euh,
JR: à l'école secondaire où j'étais.
JR: Mais lui euh, ben il est adolescent.
E: Ca veut dire quoi ça? (rires)
JR: (X) il sait pas encore ce qu'il veut faire, ni rien, dans le fond tout ce qui lui importe c'est s'amuser, faire du sport.
E: Parfait. Il devrait être aux Jeux Olympiques alors.
JR: Ouh (toux simulée) (rires).
JR: Ouais ben le euh, il joue au soccer.
JR: (buit de succion) (X) disons que le Canada, au soccer, c'est peut-être pas.
JR: C'est peut-être pas le pays le plus fort pour aller aux Olympiques ni au ch/,
JR: ni même à la Coupe du Monde le Canada y va pratiquement, jamais,
JR: peut-être, je sais même pas s'il y est déjà allé donc euh,
JR: quand on est canadien, on joue au soccer on.
JR: reste euh, humble.
E: Ouais (rires). C'est pas comme le euh, le hockey sur euh, sur glace.
E: Et vos grands-parents euh, sont encore en vie?
JR: Euh, il me reste une grand-mère.
JR: Qui habite euh, ben elle est propriétaire de la ferme euh,
JR: de la ferme familiale euh, à Saint-Paul-la-Croix d'où vient ma mère.
JR: Euh, elle l'exploite plus c'est ses, trois fils,
JR: les trois frères de ma mère qui l'exploitent présentement.
JR: Euh.
JR: Mon grand-père est mort quand j'avais, quinze ans je crois.
JR: Euh, du côté de mon père euh, j'ai jamais connu mon grand-père,
JR: puis, ma grand-mère est morte (ju/) quand j'étais, j'avais peut-être dix ans.
JR: (XX), elle elle habitait à Rivière-du-Loup.
E: Ils étaient francophones?
JR: Oui. Oui.
E: Donc vous avez pas de, dans la famille vous avez euh, pas de,
E: de sang étranger ou du, du sang indien
E: il y en a, on m'a dit que dans toutes les familles euh?
JR: Oui dans toutes les familles mon arrière grand-mère est amérindienne,
JR: sauf que euh,
JR: ben je l'ai pas connue tout ça c'est, tout le monde,
JR: je sais pas pourquoi dans ma famille tout le monde a eu des enfants très tard,
JR: vingt, fin vingtaine début trentaine alors les générations on s'est pas vraiment connus.
JR: Euh, mais oui euh,
JR: il y a.
JR: Elle, autrement euh, mon mari euh,
JR: est d'ascendance française c'est tout.
JR: Non c'est pas tellement étranger.
E: C'est.
JR: (Alors) c'est, c'est (X).
E: d'avoir une grand/une arrière grand-mère amérindienne non?
E: c'est un petit peu, (rire)
E: pour un Européen c'est romantique (ça donne euh).
E: Non.
JR: Euh, ben ici les Amérindiens s/.
JR: Offf (rire).
JR: C'est pas nécessairement euh,
JR: Justement c'est pas nécessairement un statut prestigieux ou quoi que ce soit euh,
JR: bon d'accord ouais bon, ils ont fait beaucoup de revendications, ils avaient peut-être raison.
JR: Ca je euh, je m'avance pas là-dessus mais bon euh,
JR: oui ils ont fait plein de problèmes,
JR: puis euh je c'est pas de leur faute, puis je sais que c'est pas les Amérindiens eux-mêmes qui,
JR: dans le fond c'était les, les euh,
JR: c'était des, les Warriors qu'on les appelait qui viennent plutôt de la frontière entre le Canada et les Etats-Unis qui sont vraiment venus faire des problèmes.
JR: Mais j/, non je trouve pas ça romantique c'était une personne comme une autre qui habitait sur le territoire puis euh,
JR: mais je l'ai pas connue ça fait, c'était au début des années mille neuf cents (onomatopée).
(rire) (pause)
E: bon, je vais vérifier euh, (XX) je vais faire un point là, d'arrêt. Pour vérifier que tout marche bien.
E: Et euh,
E: donc euh le, le, le euh l/vous parlez anglais également, au point de vue langues?
E: Au point de vue.
JR: connais l'anglais c'est, mais, je manque de pratique.
JR: Euh, c'est justement je suis euh, je suis en contact passivement avec l'anglais euh, constamment mais euh,
JR: pas activement.
E: vous fallait faire une conférence demain en anglais, (JR souffle) ça vous,
E: vous, poserait un problème.
JR: Puis que je la lise.
JR: Euh, (rire) ça serait pas vraiment spontané, je pourrais l'écrire puis la lire,
E: Mais une conversation en revanche vous auriez aucun problème, je veux dire, vous rencontrez un anglophone, vous avez pas de problème si?
JR: Je pourrais ou/oui, au début peut-être.
JR: Mais euh, après quelques minutes ça, finirait par bien aller, je pense.
JR: Euh, mais c'est toujours euh, ouais c'est toujours la même histoire, ça prend un petit peu de temps à s'adapter à s/
JR: se réhabituer juste à, être spontanée justement,
JR: A pas, penser à ce qu'on va dire, puis à penser à la forme là, un moment donné ça vient euh, assez rapidement.
JR: Mais bon au restaurant j'avais des clients anglophones.
E: Quand vous allez au cinéma, vous allez au cinéma français, anglais, ou les deux ou, l'un ou l'autre?
JR: Les versions originales.
E: Vous préférez les versions originales.
JR: Oui.