Liste de mots||Texte lu||Conversation guidée || Conversation libre

E: Et alors le passage vous a posé des problèmes, le passage à lire.
JF: Non.
E: D'où il est tiré, si vous aviez à dire euh.
JF: Je crois que c'est français.
JF: Parce que ça parle de commune.
E: C'est le, le terme commune, le terme qui vous.
JF: mais, je sais pas à quoi ça réfère, mais je connais le terme.
JF: (Car) on parle des commues et tout mais, je sais pas du tout à quelle réalité ça réfère.
E: D'accord. Donc ça c'est le mot qui vous le plus, semblé euh, français.
JF: Ouais, euh, bon, Jonquière, ça me fait euh, penser à ici mais bon euh,
JF: on a des noms de ville en commun,
JF: donc euh, je me suis dit, que c'était, peut-être pas un indice.
JF: Ensuite euh, le, la Dépêche du Centre, l'Express, Ouest Liberté, Le Nouvel Observateur,
JF: il me semble, il me semble que je connais le titre Le Nouvel Observateur,
JF: m-mais c'est français.
JF: C'est français, est-ce que j'ai raison. Oui. (pause)
JF: Parce que Beaulieu euh, ça aurait po/ça aurait pu être une ville ici euh.
E: Enfin le texte vous a pas paru trop marqué quoi comme il est français effectivement mais il a.
JF: Ah mais pas trop marqué non, non, non euh.
E: du point de vue linguistique il y a pas trop de problèmes. Pour un lecteur, quelqu'un qui le lit.
JF: Pas du tout.
JF: Comme je dis il y a les s/, il y a surtout le mot commune qui peut me faire dire, qui peut me faire dire euh,
JF: Ca parle d'une réalité française là mais euh.
JF: C'est, mais c'est tout euh.
E: D'accord.
E: D'accord. Bon, et les, les listes de mots, pas trop de euh.
JF: Non, c'est, c'est, c'est, c'était correct c'était ben bon comme je vous disais la seule difficulté c'est, il y a eu ici un hall là euh,
JF: en fait je pense que vous avez raison on l'écrit avec un e, ou des fois on le met au pluriel.
JF: Mais c'est un mot que j'ai,
JF: pas l'habitude de lire, ou même dire.
E: important pour nous parce que là je suis dans une phase euh.
JF: Déjà, si ça c'est la transcription d'un corpus oral,
JF: pourquoi il y a un c'est certain qui aurait pas été dit.
E: Ben alors je sais pas si.
JF: suis convaicu c'est impossible c'est.
E: C'est une sorte de pseudo texte,
E: qui est emprunté à un ouvrage, qui a été utilisé,
E: mais à mon avis méthodologiquement c'est pas, c'est pas, c'est pas correct.
E: Mais enfin, si vous voulez le lire, pour s'amuser quoi.
(lecture du texte et discussion sur la prononciation)
JF: Ben, le, le tout début euh, tu as acheté un char euh, ça me faisait rire euh, quand (JF est inaudible)
E: j/je crois que le texte est pas mal mais euh,
E: je sais pas ce que vous en pensez moi je crois qu'il est pas utilisable, sauf avec quelqu'un qui veut se prêter au,
E: à un jeu.
JF: Mais c'est même pas rep/c'est même pas représentatif d'une diction orale.
JF: Puis ça, ça, je crois que ça se voit dans les erreurs que j'ai fait,
JF: comme les n de négation, les tu sais.
E: Si on faisait sauter tous ces n et caetera comme ça (X).
JF: Ca serait déjà plus proche de la langue orale.
JF: Euh, changer les, en, enlever les ne de négation même écoutez en France aussi euh,
(onomatopée) vous les enlevez euh.
JF: C'est, c/ bon l/, (hésitation)
JF: les tu sais euh,
JF: écrits bon (euh), dans les transcriptions on écrit t s é euh, même dans les romans euh, si vous lisez,
JF: prenez un roman de Michel Tremblay je sais pas si on (X), si on vous en a parlé,
JF: bon lui il était dans les années soixante dix le mouvement joualisant euh,
JF: euh, il y a beaucoup d'oral euh, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'oral euh, des fois même c'est un peu exagéré je pense.
JF: Puis c'est, c'est du, très québécois, alors très basse classe euh, t'sais euh, t s é.
JF: (C'est), systématique.
E: ce qu'on pourrait faire c'est prendre un bout de Michel Tremblay, et le faire lire.
E: Est-ce que ça ça serait. Donc ça serait mieux, parce qu'à ce moment-là on a,
E: j'imagine des descriptions et puis des.
JF: Si vous voulez euh,
JF: euh, la langue très orale écrite, Michel Tremblay c'est un euh c/ de toute façon c'est ce qu'il voulait faire à l'époque il voulait euh,
JF: faire réagir les gens euh, après le, le,
JF: l'époque de n/, de normalisation épouvantable et de,
JF: le français qué/québécois c'est, c/c'est pas bien c'est,
JF: c'est vraiment pas bon mais là il y a eu un mouvement, qu'on a appelé le mouvement joua/, le mouvement joualisant bon (vous avez) le français québécois c'est notre propre langue à nous,
JF: et puis euh, oh oui c'est un mouvement social en fait là puis euh,
JF: c'était le joual, la valorisation du joual, c'était comme un peu une contrepartie euh,
JF: euh (hésitation).
E: (râclement de gorge de JF) A la matraque scolaire.
JF: à la matraque scolaire évidemment.
JF: Et puis euh, ben c'est sûr que ça s'est calmé, c'est un mouvement assez bien circonscrit je le connais pas beaucoup puis bon euh, je s/, moi je suis né en soixante dix sept,
JF: Ca terminait.
JF: Mais euh, les grandes années de Michel Tremblay, les autres auteurs comme ça euh
JF: les auteurs joualisants euh, c'est les années soixante dix.
E: Et on utilise toujours le terme joual, euh, joual, ça s'emploie toujours.
JF: On l'utilise moins puis je crois que maintenant quand on utilise le mot joual c'est euh.
JF: C'est (X), très négatif.
JF: C/c'est ce que j'ai vu dans le dictionnaire de, de Monsieur Poirier
JF: C'est très, c'est vrai il y a un article sur le mot joual, c'est très négatif.
JF: Euh pffft. (hésitation) Ecoutez c'est (onomatopée).
JF: Quand qu'on se fait, quand qu'on condamne le français québécois c'est parce que c'est du joual incompréhensible que personne dans la conf/, dans la francophonie est capable de comprendre.
JF: C'est toujours euh.
JF: Bon il y a toujours plein de jugements sociaux (où c'est en arrière là) c'est, on,
JF: on rentre pas dans les détails mais,
JF: le joual c'est, c'est, c'est toujours quelque chose de négatif.
JF: Mais prendre un texte de joual par exemple euh,
JF: ça serait beaucoup plus facile à lire que, que, qu/que ça là j/,
JF: puis si c'est tiré d'un article justement le code du français ontarien euh,
JF: franco-ontarien euh, c'est pas euh,
JF: (onomatopée) c'est du français québécois le franco-ontarien là euh.
JF: Les, les, les, les, les é/, les établissements francophones en Amérique euh, ils partent d'ici là puis euh (onomatopée).
E: Mais bon moi je suis un petit peu contre utiliser de la lecture pour, pour créer de l'oral.
E: Parce que l'oral on l'a euh, bon il faut aller le chercher l'oral, hein bon.
E: Mais, euh, faire lire, aux gens, de l'oral,
E: C'est, c'est
JF: Tout-à-l'heure quand je discutais avec Npers,
JF: c/c'était bon, c'était une discussion euh, c'était pas, c'était pas euh,
JF: C'était même pas des tours de parole euh,
JF: je cherche pas le mot mais p/, mais forcée entre guillemets parce que bon là c'est écrit c'est, c'est, c'est même pas toi qui parles en fait tu (te) trouves à lire c'est pas une discussion, une discussion.
JF: Que toi-même tu viennes ici et que tu continues c'est.
E: l'utilité, c'est pas, bon moi c/, comme je vous dis je,
E: je le f/, je vous le fais lire, je l'ai fait lire à une ou deux personnes, (bruit de JF) pour m'amuser pour, pour mes oreilles à moi,
E: (mais) c'est pas
JF: c'est la première fois que vous veniez au Québec puis euh. Puis l'accent québécois vous frappe, ou euh,
JF: Oui. Moi euh, moi ça, c'est drôle parce que je (X) un peu jaloux dans le sens où j'aimerais avoir une oreille objective
JF: sur mon accent mais bon c'est impossible,
JF: mais, bon, c'est mon accent écoutez, c'est mon accent.
JF: Mais euh, puis est-ce que je suis difficile à comprendre.
E: Non, pas du tout. Parfait.
JF: Ecoutez euh.
E: francophone de France n'aurait aucune difficulté à, à comprendre vos (hésitation).
E: Votre lecture même très standard pour moi,
E: très proche de, de, d'un niveau de lecture en France,
E: bon il y a quelques petits phénomènes.
E: Mais vous contrôlez bien vous les, les relâchements vocaliques.
JF: Mais c'est possible, mais, dans la discussion euh, comme par exemple en ce moment ou quand je, quand je discutais avec Npers.
JF: Mais euh
E: non mais c'est intéressant de voir que en lisant les gens,
E: intègrent un niveau où ils peuvent, contrôler quelque chose,
E: et qu'après ça disparaît dans le.
JF: est-ce que pour vous c'est plus difficile à comprendre dans une discussion spontanée,
JF: comme tout-à-l'heure quand je discutais ou,
JF: ou euh.
E: là mais, euh, je suis allé voir le film Ochelaga par exemple,
E: je sais pas si vous connaissez, qui est sur les gangs à Montréal,
E: et par moments là j'ai décroché,
E: c'est à dire que par moments j'ai (X).
JF: c'est des, des milieux très marqués comme ça euh,
JF: ben moi on m'a parlé d'un film euh fait en France La Haine c/(XX)
JF: ben je l'ai pas vu mais on m'a dit que c'est.
E: mais, c'est, apparemment au niveau (de la) linguistique c'est très euh.
JF: Si vous écoutez euh.
JF: ben, les classiques, comme Les Boys,
JF: ou euh,
JF: Elvis Gratton ça, peut-être qu'on vous en a parlé (mais alors) c'est deux classiques là
JF: au cinéma québécois là, Les Boys d'ailleurs les, les deux films ont été faits en moins de trois ans, ils sont parus euh,
JF: l'année passée ou il y a deux ans là,
JF: c'est du québécois du début à la fin.
JF: C'est très québécois.
JF: Puis c'est pas euh,
JF: c'est pas marqué là parce que c'est un groupe social, ou mettons comme euh, le film, dont vous me parlez.
JF: Mais euh, bon Les Boys là c'est pffft, ben c'est des bons acteurs,
JF: (comédie) si c'est drôle hein,
JF: mais c'est, c/c'est du québécois mais moi je suis content que vous me dites ça parce que.
E: tout à fait non. En plaisantant des fois les,
E: non, mais, mais,
E: ce qui est surprenant c'est que par moments on ne comprend plus,
E: c'est ça, c'est pa,
E: c'est pas qu'on comprend pas c'est que, par moments, sur des petites choses,
E: qui combinent la phonétique et le vocabulaire.
E: On peut décrocher.
E: C'est à dire on peut ne plus comprendre c'est pas parce qu'on est de mauvaise volonté,
E: et mais peut-être vous en France c'est pareil il y aura des moments où (claquement de doigts),
E: clac.
JF: jamais été en France, bon j'aimerais ça d'ailleurs, c'est certain,
JF: Mais euh, j'y ai jamais été euh,
JF: mais c'est parce que, je connais beaucoup de personnes qui s/, puis en fait
JF: même dans les discours usuels euh, des académiques ou euh, des journalistes et tout euh,
JF: le monde aime bien dire que les Français arrivent pas à nous comprendre et que l'interp/, l'incompréhension, est nulle.
JF: Parce que c'est un bon argument pour essayer de changer les choses au Québec puis de dire non vous parlez pas bien, blablabla, blablabla,
JF: puis moi ben, quand je rencontre des Français ben, j'aime bien ça leur demander.
JF: Parce que moi-même de toute façon j'ai pas d'expérience aller en France (c'est loin),
JF: Mais euh, mon frère est allé à Lille euh,
JF: pendant deux mois.
JF: c'était surtout, point de vue lexical il y a eu des,
JF: il y a eu, il y a eu euh, il y a des mots coupés euh, les mots coupés les syncopes euh, qui.
JF: Ca l'a frappé mais euh,
JF: de temps en temps mon frère me (dit) qu'il y avait eu de la misère avec euh,
JF: euh, des employés euh, du monde administratif des choses comme ça.
JF: Mais bon euh, peut-être qui s/,
JF: forçait pas bien, ou peut-être qu'il essayait trop de se forcer puis qu'il se le fait qu'on l'a pas compris euh (onomatopée).
JF: Mais bon (bruit, d'un geste de dépit).