Liste de mots||Texte lu||Conversation guidée || Conversation libre

E: Bonjour, bon alors je te demanderai de, de, de me dire ton nom.
MG: Npers.
E: Oui. Tu es née euh, tu es née quand?
MG: Je suis née le quatorze mars mille neuf cent soixant seize.
MG: A Québec.
E: A Québec, et tes parents étaient d'où?
MG: Mes parents viennent de Québ/ euh, mon père est né à Verdun mais les deux ont été élevés euh,
MG: dans la région de Québec.
E: Et, ils euh, leurs parents à eux étaient aussi de Québec?
MG: Oui.
MG: L/-a plupart, (rire) était de Québec le euh, le père de mon père euh, était de Montréal.
MG: Mais euh, le reste euh, de mes grands-parents, viennent de Québec.
E: Et c'est une origine euh, française euh,
E: dans l'ensemble, si on remonte à plusieurs euh, générations?
MG: Oui. Euh, du côté de ma mère par contre il y a des, des irlandais.
MG: La, l'arrière grand-mère de ma mère était irlandaise.
MG: Mais pour le reste euh, c/-e sont des origines françaises.
E: Et, tu,
E: euh, tu as vécu donc toute ta vie euh, à Québec,
E: tu es allée dans, tu as travaillé dans d'autre endroits?
MG: Ben en fait à l'âge de quatorze ans euh, on est déménagés dans la région euh, d'Ottawa.
MG: J'ai demeuré six ans là-bas.
MG: Et euh, je suis revenue il y a quatre ans pour faire mon baccalauréat en linguistique à Québec.
E: Le baccalauréat c'est quoi en, au Canada?
E: C'est, ce qui, suit le cégep.
MG: Le cégep suit le secondaire ensuite on a le baccalauréat à l'université qui dure habituellement trois ou quatre ans,
MG: Et, après ça il y a la maîtrise.
MG: Ca, c'est ce qui équivaut euh, au DEUG je crois en France, le baccalauréat.
E: Le baccalau/ le DEUG, c'est après la deuxième année.
E: Non on obtient ça euh, sinon trois ans on a la licence, vous combien de euh.
MG: Après trois ans ici, on a un baccalauréat.
E/ Donc non, ça équivaut à la licence.
E: Et, tu, as fait toutes tes études donc,
E: dans la ville de Québec euh, tes études secondaires?
MG: études universitaires dans la ville de Québec,
MG: le secondaire j'en ai fait une partie ici, l'autre partie dans la région euh, d'Ottawa.
MG: Et, j'ai fait mon cégep à Hull, dans la région euh, de l'Ottawais.
MG: Et, c'est ça, toutes les études universitaires à Québec, jusqu'à maintenant.
E: Et est-ce que tu pourrais, décrire tes études actuelles donc euh,
E: ce que tu fais actuellement?
MG: Oui, bien sûr, (rire) je travaille dans un projet de recherche en phonologie,
MG: plus précisément sur les contraintes en phonologie,
MG: et, le sujet de mon mémoire, c'est l'adaptation, phonologique, des emprunts anglais en japonais,
MG: donc je vais observer comment les sons sont adaptés euh,
MG: d'une langue à l'autre.
MG: Dans le cadre du projet ici.
E: Et, tu, comptes rester sur Québec ou tu es prête à partir euh
E: dans d'autres villes?
MG: On a des projets, je dis on parce que euh,
MG: je dois, tenir compte de, de mon mari, dans cette histoire-là mais on,
MG: On a des projets de euh, de changer de ville euh, bientôt.
MG: De euh, voir un autre coin de pays euh, pour la poursuite des études.
MG: Ben on aimerait peut-être aller à Montréal, ou euh, en Europe
MG: on le sait pas ça va dépendre des opportunités autant d/ au niveau des études que du travail.
MG: Mais on le goût d'un peu de changer de euh, changer d'air, comme on dit.
E: Et ton mari qu'est-ce qu'il fait?
MG: Il est étudiant aussi en linguistique à la maîtrise, mais dans un, tout autre domaine,
MG: il étudie en, linguistique informatique.
MG: Il fait un mémoire sur la, traduction automatique.
E: Et, est-ce que euh, lui euh, est aussi québécois?
MG: Non, il est franco-ontarien.
MG: Il est né euh, à Ottawa il a demeuré là euh,
MG: la plus grande partie de sa vie il est,
MG: il a déménagé à Québec avec moi, il y a quatre ans pour venir faire ses études euh,
MG: ses deuxièmes études universitaires. (pause)
E: C'est bien, il se plaît à Québec ou?
MG: il aime ça mais il trouve ça un peu petit.
MG: Ouais.
E: Dans quel sens?
MG: Ben dans le sens que ça bouge pas beaucoup euh, c'est une ville tranquille.
MG: Ca ça lui plaît moins un peu.
E: Et est-ce que euh, tu parles euh, d'autres langues que le français?
MG: Oui, je parle anglais.
MG: Et euh, j'ai appris l'anglais euh, quand j'ai demeuré dans la région d'Ottawa euh, adolescente.
MG: Et euh, j'ai suivi trois cours de japonais mais, je peux pas vraiment dire que je parle japonais c'est,
MG: C'est une question de, d'avoir une base,
MG: puis j'ai euh,
MG: aussi suivi un cours d'italien j'ai une petite base et j'ai eu la chance de le pratiquer cet été lorsque je suis allée en Italie.
E: D'accord, c'est bien,
MG: Mais oui.
E: Tu es allée où en Italie.
MG: Ah on a fait euh,
MG: une dizaine de villes,
MG: on a, presque fait le tour, on a passé euh,
MG: quatre semaines et demie, en Italie.
E: Qu'est-ce qui vous a plu le euh, le plus?
MG: Tout. (rire) La nourriture, les gens, le climat, le euh,
MG: l'histoire, qu'on rencontre à chaque coin de rue euh,
MG: c'est un pays merveilleux.
E: Donc, vous aimeriez habiter en Italie, éventuellement?
MG: j'aimerais, ça je dirais pas non d'habiter à Rome. (rires)
(pause)
E: Et, tes parents euh, que, que font-ils, comme euh, travail (d/) ils travaillent tous les deux euh?
MG: ils viennent de prendre leur retraite. (rire)
MG: Euh, mon père a travaillé euh, (bruit de succion)
MG: au gouvernement, pendant trente ans il é/, il était gestionnaire de projet.
MG: Et euh,
MG: en plus de faire ça il était musicien il est encore musicien et c'est ce qu'il va faire de, de sa retraite, il joue de l'accordéon, de la, du piano de la guitare, il chante aussi.
MG: Et, ma mère euh, jusqu'à tout récemment, enseignait le français à des anglophones.
MG: Et là elle a pris sa retraite elle aussi, mais c'est une, semi-retraite.
E: Donc tu étais dans un milieu, plutôt cultivé quand même, dans ton enfance,
E: c'était pas un milieu, hein un milieu où la culture joue un rôle important?
(pause)
E: Et vous parliez euh, tes parents parlent anglais aussi euh?
MG: comme, comme langue seconde évidemment, leur langue maternelle est le français
MG: mais euh, mon père parle anglais euh depuis euh,
MG: assez longtemps, ma mère c'est plus récent un petit peu
MG: qu'elle a, qu'elle s'est mise à l'anglais.
MG: Mais euh, oui ils parlent anglais.
E: Et quand tu étais à Ottawa tu parlais anglais tout le temps qu'est-ce qu'il se passait là-bas?
MG: Euh, ben j'allais dans, je demeurais du côté francophone,
MG: Soit à Gatineau ou à Hull donc j/,
MG: où j'étais tout l/, dans un milieu euh,
MG: francophone dans, dans ma vie
MG: de tous les jours si on veut j'allais à l'école francophone aussi mais j'ai trava/, les, pen/, durant les étés
MG: je travaillais au gouvernement comme étudiante,
MG: et là euh, j'étais tout le temps plongée dans un milieu anglophone et,
MG: c-'est là que j'ai, j'ai appris l'anglais parce que j'ai, j'ai, j'ai pas eu le choix dans le fond euh,
MG: tout le monde travaillait, travaille en anglais.
MG: mais dans ma vie de tous les jours, j/ s/, j'étais toujours plongée dans un milieu francophone.
MG: Sauf quand j'allais disons magasiner ou au restaurant
MG: à Ottawa là euh, j'avais pas le choix de parler en anglais euh.
E: vraiment dans une situation de bilinguisme total quoi de euh?
MG: non, non, non, on peut pas dire ça.
E: Tu te sens influencée par l'anglais en,
E: en parlant ou?
E: Dans tes pratiques, disons linguistiques, vocabulaire euh, oui.
MG: Parce que j'écoute toujours la télé en anglais.
MG: Euh, parce qeu je trouve que les émissions sont plus intéressantes c'est une question de goût là
MG: c'est pas euh, pas parce que j'aime pas la, la télé f/, francophone.
MG: Puis euh, ben ça je pense que ça m'influence.
MG: Euh, ben il y a aussi euh, les visites qu'on fait à Ottawa euh,
MG: pour aller voir les parents euh,
MG: ma belle-famille là ça, ça, ça m'influence quand,
MG: quand j/ , quand je passe beaucoup de temps là-bas et que je reviens ici j'ai l'impression que j'ai pris un peu l'accent de l'Ottawais.
MG: Oui, c'est drôle.
MG: Et quand j'ai.
E: Qu'est-ce que euh.
MG: est différent là-bas euh,
MG: moi-même quand je demeurais là-bas mon accent avait, avait,
MG: considérablement changé et quand je suis revenue à Québec il y a quatre ans euh,
MG: euh, j'/-ai remarqué que mon accent était plus comme quand j'étais partie, auparavant,
MG: ça avait changé, c'est.
MG: C'est, très teinté de, de l'anglais là
MG: Mais là je l'ai pas mal, je l'ai perdu ça.
MG: Mais, parfois, j/,
MG: je vais dire une expression ou euh.
MG: Qui me semble très influencée par l'anglais ou,
MG: j'utilise des mots anglais dans,
MG: dans mon parler français euh, sans les traduire, parce que,
MG: c'est l/, c'est le mot qui me vient en premier à l'esprit euh.
MG: Puis mon, mon mari étant franco-ontarien aussi on,
MG: on se gêne pas pour utiliser des mots anglais dans notre discours là donc.
E: trouvez pas le mot français ou, si le mot anglais vous vient, vous le dites en anglais quoi?
E: Donc c'est, il y a une influence, au moins au niveau du vocabulaire.
MG: C'est certain ça.
E: Est-ce que le français va disparaître au Québec?
MG: (rire) Non je pense pas. Non.
E: Il est menacé ou il est pas menacé le français.
MG: pas qu'il est menacé.
MG: Non. (pause)
E: Parce que certains pen/ semblent penser que le français est très menacé au, au Québec et (XX).
E: Pourquoi tu crois pas euh, qu'il est menacé?
MG: je crois pas qu'il est menacé?
MG: Ben, parce que euh.
MG: Premièrement il y a plusieurs, autres pays qui sont dans le même, contexte que nous euh, en Europe euh,
MG: un pays euh,v/ va avoir comme langue euh, nationale l'allemand,
MG: un autre ça va être l'italien, un autre le français,
MG: puis ces langues-là s'influencent tout, ces pays là s'influencent tout,
MG: et, ils ont pas de problème, en tous cas pas à ce que je sache.
MG: J/ je comprends que, le Québec est un,
MG: un petit espace, dans un grand espace angr/anglophone et que c'est ça qui,
MG: qui fait peur aux gens souvent.
MG: Mais,
MG: moi je pense que dans la mesure où on continue de fonctionner comme on fonctionne c'est-à-dire euh, l'enseignement du français dans les écoles et,
MG: la, la valorisation du français comme ça euh,
MG: j/, pense pas que ça va dépérir autant que les gens pensent.