Liste de mots||Texte lu||Conversation guidée || Conversation libre

JL: C'est moi qui m'occupe. Bon.
JL: Oui alors, pour en revenir à Npers/,
JL: c'était Npers, justement, pour l'école.
E: Je sentais bien.
JL: Hein, tu le sentais bien aussi, celui-là, hein.
(rire)
JL: C'était Npers à l'école, c'était pas ici, c'était à Nlieu.
JL: Il était en maternelle, première année ou deuxième année ,
Jl: oui, il était, très petit.
JL: Et il allait en taxi, parce qu'il y avait pas de car de ramassage,
JL: ben oui, on habitait à l'extérieur, tu sais, c'est des maisons qui sont éparpillées,
JL: il y allait en taxi, bon la maîtresse, euh,
(inspiration)
JL: je sais pas, il a dû se battre, parce qu'il était euh, quand on le cherche, on le trouve, encore maintenant, hein.
(silence)
JL: Euh, la maîtresse a dû lui faire un truc, une remontrance,
(inspiration)
JL: il vient me le dire quand il rentre le soir, en pleurs, 'ouais, la maîtresse, elle m'a frappé', ou, euh.
(silence)
JL: Parce que, alors j'ai dit, 'pourquoi',
JL: 'parce que j'ai pas été, trop sage', et puis euh, je sais plus ce qu'il avait fait,
(inspiration)
JL: il en a pris une.
JL: Bien.
JL: Parce que tu sais, moi,
(inspiration)
JL: si, la maîtresse,
JL: euh, devait, sévir, moi je sévis derrière.
JL: Bon.
E: Ils avaient pas intérêt à te le dire, quoi.
JL : Voilà.
JL: Bien, de/, après ils ont compris.
JL: Nlieu, il rentre de la caserne,
(inspiration)
JL: il va se plaindre à son père.
JL: Ouf.
JL: Alors il parle de la maîtresse,
(silence)
JL: qui lui avait, qui l'avait fait une remontrance, et puis qui l'avait frappé, enfin, pas frappé, une fessée sur le cul,
E: (onomatopée d'approbation: Mm.)
JL: la maman, elle m'en a donné une deuxième,
(inspiration)
JL: le papa il n'a pas euh, il n'a pas euh, été dire,
JL: tu vas pas en avoir une troisième, il lui a foutu la troisième, le gosse, jamais plus il a dit, 'la maîtresse, les, les maîtresses, elles m'ont frappé ou m'ont fait ci, ou m'ont fait ça', il a compris.
JL: Il devait avoir trois ans et demi.
E: Et euh, il a expliqué à ses frères et soeurs.
JL: Et il a dit,
JL: 'c'est pas la peine,
(silence)
(inspiration)
JL: ne commencez pas comme ça,
JL: parce que de toute façon, vous allez vous en prendre une ou deux'.
JL: Alors du coup, jamais plus.
JL: Et quand les maîtresses avaient un problème, c'était rare,
JL: mais euh, ils aimaient bien, parce qu'ils savaient que, euh, on allait, toujours dans leur sens.
JL: C'était, pour le bien des gosses.
E: Oui.
E: Enfin, ceci dit, il y aussi des, des instits/ qui sont spéciaux, hein, euh.
JL: Oui, mais tu sais à qui tu as affaire. Moi je savais à qui j'avais affaire, à Nlieu je savais, je connaissais l'institutrice, j'avais vu,
JL: et à Ogéviller, je savais qui c'était, parce que,
JL: l'instit/ que, en dernier ils ont eue, en C.M., 1, C.M.2, c'était la mienne.
E: Ah.
JL: Hein, c'était mon instit/ à moi.
JL: Ah oui.
JL: Alors je savais,
(inspiration)
JL: quand elle sévissait, c'était vraiment qu'elle avait ses raisons,
JL: mais elle n'a jamais sévi.
E: C'est marrant, qu'ils aient eu la même. tu as dû l'avoir toute jeune,
E: toi ?
JL: Elle commençait à exercer,
JL: et euh, après j'ai eu son mari qui revenait de la guerre d'Algérie,
(silence)
JL: elle est, ils se sont mariés entre temps,
JL: je l'ai eue quand elle s'appelait, Mademoiselle Npers et,
JL: et puis après,
JL: euh, je l'ai eue encore, Madame, Npers, et puis après j'ai eu son mari.
(silence)
JL: Puis après les gosses ont eu, euh,
(inspiration)
JL: XX,
JL: Et Npers aussi, hein.
(silence)
E: Ah elle a fait toute la euh, toute X ?
(silence)
(souffle)
JL: Elle m'a fait les quatre.
JL: Mais au moins, c'est, tu étais tranquille, tu étais en pays de connaissance, et si il y avait un problème, n'importe quoi, ça posait pas de problème.
(inspiration)
JL: Npers, euh, puis c'est vrai que, euh, bon, puis c'est vrai qu'ils étaient euh,
(inspiration)
JL: c'étaient des gosses, mais ils étaient euh, relativement, euh, calmes à l'école.
E: Ouais ?
JL: (onomatopée d'acquiescement: Mm.)
(silence)
E: Pourtant, le Npers, j'arrive pas à l'imaginer calme.
JL: Oui, mais enfin, calme, euh, oui, c'est, mais tout est relatif, euh, calme, oui.
JL: Mais bon.
JL: Mais c'est, c'est calme quand même par rapport à ce que les gosses sont maintenant dans les classes.
E: Ouais.
JL: Parce que maintenant, tu rentres dans une classe d'école,
JL: c'est un brouhaha pas possible,
JL: tu t'entends plus, c'est, c'est infernal.
E: Mais c'est surtout, euh, que maintenant, il y a, beaucoup d'irrespect.
(silence)
E: Qu'à l'époque, ils, ça avaient beau être des enfants terribles, faire les quatre cents coups, ils respectaient quand même les instits/
JL: ils disaient 'au revoir',
JL: ils disaient 'pardon'
JL: maintenant ils te pousseraient, ils te foutraient dans le caniveau,
JL: ils te feraient tomber, et ils te diraient, ils te ramasseraient pas.
E: (onomatopée d'approbation: Mm.) (onomatopée d'approbation: Mm.)
E: Tout à fait.
(bruit de fond)
E: Tes études, tu as fait des études jusqu'à quel âge ?
JL: Euh, dix-sept ans et demi.
(silence)
JL: Niveau C.A.P.
(silence)
E: C.A.P., c'est, euh, après la troisième, hein ?
JL: Oui, c'est deux euh, c'est deux ans, trois ans après la troisième, oui.
E: Et c'est un C.A.P. de quoi ?
JL: Aide-comptable.
(silence)
JL: Mais j'ai pas été en troisième, hein, j'ai passé par le certificat d'études, hein, moi.
E: Ouais. D'accord.
JL: J'ai mon certificat d'étude, mais j'ai pas le C.A.P. parce que le jour où je devais passer mon C.A.P., c'était le euh, jour de l'enterrement de mon père.
E: Oh, la vache.
(silence)
JL: Et j'ai pas passé parce que, euh, il y a, il y a une cousine qui m'a dit 'va le passer', j'ai dit 'non, c'est l'enterrement du papa, je préfère', elle m'a dit, euh, 'l'enterrement du papa, tu peux le repousser', j'ai dit 'non',
(inspiration)
JL: j'ai dit, euh, 'de toute façon, j'aurai pas la tête'.
JL: Alors,
JL: j'ai pas passé mon C.A.P.
JL: J'ai le niveau mais je l'ai pas.
(silence)
E: Tu as pas voulu réessayer l'année d'après ?
JL: J'ai euh, voulu réessayer, mais je bossais, je travaillais, et, je pouvais pas tout faire, parce que moi, j'étais le cheval de devant à la maison,
(inspiration)
JL: ah, je pouvais pas tout faire.
JL: Pas tout mener de front.
E: De toute façon XX .
JL: C'est pas les euh, les quoi , les trente-cinq heures, non plus.
(inspiration)
JL: Quarante-cinq heures semaine, hein.
(silence)
JL: Et puis c'était physique aussi, hein.
E: Puis tu étais, quand même aide-comptable, même sans le, euh, diplôme.
JL: Oui.
JL: Oui. Après, bon, j'ai commencé à travailler, j'ai euh, j'ai, commencé à travailler, bien, comme, euh, je travaillais au Nlieu.
(inspiration)
JL: Je euh, faisais les déconsignes de bouteille, parce que j'étais encore, euh, j'avais pas dix-huit ans, hein.
JL: Mais c'est une personne du village,
JL: bon, maintenant qui est décédée, qui m'a trouvé le boulot, parce que, bien euh,
JL: je travaillais le euh, je pouvais, il fallait que j'aille travailler pour ramener des sous à la maison.
(bruit de fond)
JL: C'est comme ça que j'ai travaillé. Et puis .
(silence)
JL: C'est pour ça que je t'ai dit, que,
JL: il y a les euh, voilà .
JL: Bon. C'est tout.
E: O.K.
E: Tu parles, euh, d'autres langues que le français ?
JL: Le français, c'est tout.
E: Tu comprends le patois ?
(inspiration)
JL: Un petit peu.