Liste de mots||Texte lu||Conversation guidée || Conversation libre

PO: Il faut dire qu'ici euh moi je connais pas tellement les génétivistes français je connais plutôt les américains et
PO: euh moi je suis allé à plusieurs présentations puis j'y comprends rien, alors je me dis bon alors euh,
PO: je renonce euh, je trouve que leur générativisme ici souvent consiste,
PO: à prouver que la théorie est bonne moi ça m'intéresse pas du tout de savoir que la théorie est bonne, ce qui m'intéresse c'est savoir si (c'est), la théorie explique le langage.
PO: Et suivant tu vois les exposés, on prouve bien que X Y Z donc euh truc avait raison oui mais je m'en fiche qu'il ait raison ou pas,
PO: moi je veux savoir, est-ce qu'il m'explique la langue.
PO: C'est tout ce qui m'intéresse comme linguiste euh,
PO: venant de l'extérieur de cette théorie,
PO: alors quand j'écoute les, les, les, les disciples de Martinet ben de temps à autres, j'ai des réponses je peux poser des questions,
PO: mais quand j'écoute les générativistes je peux pas poser de questions, parce que j'ai rien à dire,
PO: Et dans le fond, ça m'intéresse pas beaucoup. Très technique mais aussi ce qu'ils veulent prouver le sujet le point qu'ils veulent prouver,
PO: m'intéresse pas au départ je me dis mais pourquoi ils veulent prouver qu'untel a raison,
PO: que, telle partie de, de, il aurait dû ajouter ceci ou pas ben je, je suis pas.
PO: Je suis pas parce que je me dis ça me touche pas, ça m'aide pas en rien et ça,
PO: (XX) on fera une fois une statue à, à ces grands hommes qui ont créé cette théorie mais euh je veux dire euh,
PO: moi j'aimerais mieux voir euh les, comment ça m'explique, tu vois voyez-vous, alors il y en a par contre des générativistes,
PO: qui sont, plus faciles à comprendre, qui sont plus euh, je, j'avoue que j'en connais pas beaucoup français là, je connais pas beaucoup les générativistes français.
E: Oui, comme je disais en phonologie je crois pas euh, je suis avec Bernard Laks co-dir/ on a créé un groupe CNRS qui s'appelle phonologie,
E: qui regroupe la plupart je dis pas tous les phonologues de France, et je crois que tout le monde a été influencé
E: par les théories génératives mais bon euh.
PO: ça là j'ai, j'ai pas lu là,
PO: mais ça, ça, à première vue ça, ça ressemble pas à du générativisme, à première vue,
PO: parce que maintenant quand tu vois des équations, des chiffres, des, des chiffres,
E: Ah ben il y en a là quand même là euh, là vous avez euh
E: (rires) Vous avez les tableaux, non non tous les tableaux regardez.
E: Regardez tous les tableaux là.
PO: bon il y en a quelques-uns ici (rires).
PO: (X) alors là je verrai bien.
PO: Oh là là. Enfin. Pitié
PO: Non mais je regarde ç-ça me dit, vous expliquez la langue.
E: Non non mais moi je crois que ce qui m'intéresse c'est de décrire je, je travaille beaucoup sur le français du Midi,
E: Et euh ce qui m'intéresse c'est bon de, de ben,
E: également euh d'accord j'ai des intérêts théoriques mais c'est de décrire euh le français du Midi puisque c'est sur ça que,
E: que je travaille plus particulièrement.
E: Mais j'ai manqué alors bon j'ai manqué votre intervention sur le euh,
PO: Moi je trouve ça tout-à-fait compréhensible ça je regarde ça ça me dit quelque chose (rire)
PO: Voyez-vous ça me dit quelque chose mais, enfin, je vais le lire,
PO: puis vous citez Npers il y a Npers et c'est un de mes bons amis,
PO: alors lui Npers lui il fait de tout, lui, il fait toutes les théories, (XX) il les connaît tous, il les pratique tous je lui dis bon, c'est un homme qui m'épate euh,
PO: tous les sujets il a quelque chose à dire, alors vraiment, c'est, c'est, c'est un grand travailleur. Ah.
E: je, on devait manger ensemble mardi soir et malheureusement euh,
E: euh, j'ai eu des problèmes pour trouver une chambre à, à Montréal
E: et c'était il y avait euh il y avait beau/ il y avait beaucoup j'ai pas compris.(P parle mais ce n'est pas compréhensible)
PO: Non c'est que maintenant depuis euh, quelques années on réussit à vendre le mois de Septembre aux, aux Européens.
PO: C'est-à-dire que c'est le plus beau mois ici il y a des feuilles, on leur dit pas qu'il pleut (rires) mais,
PO: souvent il pleut pas faut dire et souvent il pleut pas hein en Septembre c'est un beau mois.
PO: Surtout (avant) la fin du mois alors là les feuilles commencent à venir mais attendez dans,
PO: dans dix jours c'est, la merveille,
PO: dix jours même moins une semaine hein, c'est merveille partout là,
PO: prenez une voiture vous allez dans les campagnes c'est très beau . Donc là,
PO: On réussit à vendre ça aux Européens puis on étire ça jusqu'en Novembre.
PO: Alors là les gens à Montréal, c'est plein tout le temps.
PO: Moi je sais des fois pour aller (euh), colloque, c'est toujours plein.
PO: (XX) (rire)
PO: Vous avez quand même pas couché dans le fossé.
E: Non, non on a couché à l'hôtel mais pas le euh,
E: jusqu'au lundi soir mais pas le mardi soir (X) l'hôtel n'avait pas de chambre et les hôtels euh, à côté non plus.
E: Donc j'ai pas pu aller le euh, le revoir, parce que je l'avais vu au colloque là où je participais.
E: Et
PO: quand même pour le colloque de, l'association là.
E: je suis venu pour le colloque, à FLS je suis membre depuis longtemps de la FLS,
E: et, euh,
E: Npers euh, m'a fait inviter également,
E: donc j'ai obtenu une euh, une bourse,
E: pour passer cinq semaines et je suis très enthousiaste.
E: Et, je voudrais revenir dans deux ans d'ailleurs,
E: je vais essayer de tout mettre en oeuvre pour, revenir euh, pour un mois de nouveau,
PO: Vous avez travaillé avec Npers ici ou? Ah ça c'est une autre euh, une autre personne
PO: qui travaille, dangereusement, mais alors j'ai jamais vu quelqu'un travailler comme ça.
PO: Elle a, elle est, elle en mange hein,
PO: Ah c'est, c'est effrayant (rire) Oui c'est effrayant. Oh oui elle est effrayante.
E: Voilà donc euh, mais suis t/ un petit peu tombé euh, je suis euh, tombé amoureux du québécois.
E: Du français au Québec, sur lequel je ne savais que peu de choses, je dois avouer que j'étais,
E: comme beaucoup de français très ignorant.
E: Je suis même honteux de le dire mais, bon.
PO: Vous venez en plus d'une région,
PO: où les liens aves les québécois sont, pas si étroits,
PO: il y a quelques liens quand même avec les gens du Sud mais disons que,
PO: si on compte dans le Sud euh, la région de Bordeaux tout ça là on remonte un petit peu la, l/,
PO: Saintonge, ça touche un peu parce qu'historiquement Saintonge euh,
PO: Et Poitou euh, ça, ça a, navigué dans les deux, les deux domaines hein.
PO: Donc euh, mais sinon dans le Sud, on trouve quand même des noms de personnes provençales,
PO: je (crois) qu'il y en a, il y en a à peu près, neuf pour cent des colons qui sont venus du Sud.
PO: Du Sud veut dire le au sud de la frontière euh, linguistique mais l'ancienne fron/ p/ pas la nouvelle l'ancienne,
PO: qui est un peu plus basse là donc euh, alors,
PO: à peu près neuf pour cent des colons qui sont venus là, mais quatre vingt dix sont venus d'en haut.
PO: Donc ces neuf pour cent là s'est, émietté un peu partout sur le territoire,
PO: quand on vient du Dauphinois ou qu'on vient de la, la Gascogne,
PO: c'est pas la même chose là.
PO: Et, et je pense que ces gens sont venus surtout,
PO: à travers les, les troupes de l'armée.
PO: Qu'on appelle régiment de Gar/ga/Gascogne le régiment de euh,
PO: je sais pas trop là, il y a des noms de villes très connus en France,
PO: c'est des régiments importants qui sont venus sous le régime français, donc les, les gens venaients là-dedans,
PO: et j'ai l'impression que ces gens-là euh, je sais pas s/, ils devaient parler le français j'imagine ces militaires-là,
PO: ils étaient dans une armée, je suis pas sûr, qu'ils parlaient le français,
PO: au départ, comme d/dans leur euh, patelin. Sont euh. Dans leur patelin.
E: Au dix neuvième siècle euh, le euh, le languedocien ou l'occitan étaient très parlés dans le Sud.
PO: Non mais quand vous faites partie de la milice française.
PO: Il devait, il devait bien avoir euh, hein.
E: Oui, je pense qu'ils devaient, ils devaient comprendre le français.
E: Mais euh, oui, c'est vrai que c'était un facteur de bon de,
E: d'intégration.
PO: d'intégration, tu vois.
PO: D'ici un an j'en ai vu un certain nombre qui arrivent du Sud,
PO: et il y a quelques noms aussi dans la forme je veux dire, ça faut que ça vienne du Sud ou.
PO: des noms (qu/) faut dire que c'est tellement euh, difficile parce que ça voyage f/ beaucoup facilement hein,
PO: les mots, les prononciations voyagent pas beaucoup.
PO: Mais les noms de personnes à qui, traduisant des fait de prononciation (alors) là c'est,
PO: on peut pas en tirer beaucoup, beaucoup de choses hein.
PO: Maintenant qu'on appelle euh, (XXXX) le provençal, bon on doit pas l/le surnommer le provençal pour rien.
PO: Il doit bien être un provençal mais.
PO: Enfin.
E: ce qui m'intéressait c'était je l'ai manqué puisque j'ai manqué votre conférence c'est,
E: Comment vous expliquez le euh,
E: disons v/ l'autre jour vous m'avez dit qu'il y avait eu le, le, le, le, le, le québécois, le français au Canada s'est formé très vite en fait.
E: Et ça ça m'a surpris mais euh,
E: d'après ce que vous m'avez dit l'autre jour. Non c'est.
PO: Euh, i/c/c/il y a, il y a eu un livre publié par Mougeon, vous connaissez peut-être euh, Raymond Mougeon de,
PO: il a fait euh, un collectif dans lequel on,
PO: plusieurs chercheurs avaient fait chacun (notre) partie moi j'en ai fait une là-dedans où je donne, l'entier de mon, mon, mon point de vue là-dedans,
PO: ce que je crois, c'est que les gens qui sont venus ici, qui ont traversé l'océan,
PO: en arrivant ici ils parlaient français,
PO: je, j'en suis profondément convaincu,
PO: ces gens-là avaient une certaine commande du français,
PO: je vous dis pas que ces gens-là, avaient le français, comme langue maternelle. Mais ils le connaissaient.
PO: Le français on le sait maintenant, c'est, c'est, le français utilitaire, le français populaire au départ,
PO: il était connu dans les régions de France et certainement il servait,
PO: de euh, genre de koiné entre les régions.
PO: tout en, soulignant, si, soulignant aussi le fait que
PO: d'une région à l'autre il y avait pas toujours des différences si énormes avec le français je comprends bien que quelqu'un qui parle le normand le plus typique,
PO: bon, c'est pas compréhensible peut-être par un parisien mais,
PO: il y a des variantes là-dedans il y a,
PO: des fois c'est des prononciations un peu, curieuses, mais on arrive quand même à s'entendre,
PO: c'était pas coupé au couteau ces histoires-là entre la Normandie l'Ile-de-France et le Maine euh, Poitou euh,
PO: hein il y a eu quand même des, des, des, des, des rapports historiques,
PO: alors ces gens-là d'après moi,
PO: (permet) une certaine forme, de français déjà,
PO: parce que sinon on peut pas comprendre l'Amérique du Nord.
PO: Vous avez le, la, la Louisiane qui est fondée,
PO: parallèlement, l'Acadie est fondé parallèlement, puis Québec,
PO: trois, sections,
PO: qui trois, trois régions, trois peuplements distincts.
PO: Et ces gens-là parlent tous le français.
PO: Ca serait tout un hasard que dans, les trois peuplements,
PO: surtout l'Acadie qui venait de l'Ouest, Poitou Saintonge,
PO: ces gens-là parlent le français, c'est sûr qu'ils ont encore aujourd'hui un français marqué,
PO: mais marqué par des tendances historiques du français.
PO: Voyez-vous. Pas tellement patoises finalement,
PO: C'est bon, on veut bien qu'on dise encore moitché pour moitié euh,
PO: quelques prononciations comme ça,
PO: mais c'est pas des prononciations, qui ne peuvent pas s'expliquer dans l'histoire du français au contraire,
PO: cette euh, cette euh,
PO: palatalisation ou dépalatalisation on,
PO: on la, on la connaît dans l'histoire du français,
PO: donc euh, comment expliquer que ces communautés-là arrivent à parler le français,
PO: prenons surtout l'Acadie.
PO: Comment ça, ça se fait qu'ils parleraient aujourd'hui le français,
PO: s'ils le parlaient pas à l'origine.
PO: On peut pas l'expliquer parce que ces gens-là ont vécu en vase clos.
PO: Ils ont été décimés cinquante fois,
PO: ils ont, dès l'origine, pendant que nous nous étions sous le régime français,
PO: eux ils sont passés tr/trois ou quatre fois, aux anglais, aux français,
PO: ils étaient toujours entre deux eaux,
PO: les communications avec la France étaient finies, il y a pas eu d'immigration par la suite.
PO: Alors ces gens-là ont été dispersés à travers le continent,
PO: Ils sont, ils sont été, dispersés euh,
PO: notamment vers la Lousiane,
PO: et en Lousiane, c'est leur variété qui s'est imposée,
PO: la preuve, c'est celle qui est la plus marquante en Louisiane c'est l'acadien,
PO: la plus, la variété la plus marquante.
PO: Mais, ils l'en ont pris où l'acadien que je le comprends moi, c'est du français.
PO: Français marqué, mais c'est du français.
PO: Alors s'ils avaient pas parlé français au départ,
PO: ces gens qui venaient à, soixante pourcents à peu près pour l'Acadie,
PO: Poitou Saintonge, soixante pourcents.
PO: S'ils, avaient pas parlé français, comment expliquer qu'ils l'aient parlé par la suite.